Le Ministre Commissaire à la Sécurité Alimentaire, REDOUWANE AG MOHAMED ALI, s’est rendu en mission dans la capitale du Pakistan, à Islamabad, pour effectuer des travaux de collaboration et d’échange sur le programme « Benazir » d’aide au revenu (BISP), qui s’inscrit dans le domaine de la protection sociale qui est sous-jacent au renforcement d’une sécurité alimentaire malienne locale.
La délégation ministérielle du Mali était conduite par le Colonel Assa Badiallo TOURÉ, ministre de la Santé et du Développement social et était composée, en plus du Ministre CSA, de monsieur Mohamed Bassirou Traoré, directeur national de la protection sociale et de l’économie solidaire et monsieur Ibrahima Diallo, directeur-pays par intérim au Mali du Programme Alimentaire du Mondial (PAM). La participation notable de plusieurs représentants des pays de l’AES est à noter, dont le Niger et le Burkina Faso. Cette visite de travail de haut niveau a été organisée par le PAM du bureau de Dakar avec deux conseillers régionaux (unité de protection sociale et de la nutrition) ainsi que la gestionnaire du programme de protection sociale adaptative de la Banque Mondiale.
Dans le cadre de cette coopération Sud-Sud, les sessions de travail de 05 (cinq) jours ont porté sur le programme d’aide au revenu « Benazir » nom donné en hommage à l’ancienne Première ministre du Pakistan, Benazir Bhutto est mis en œuvre depuis 16 ans au Pakistan et vise à lutter contre le retard de croissance chez les femmes enceintes et allaitantes (FEA) et leurs enfants de moins de 2 ans, en fournissant une aide financière supplémentaire aux huit millions de familles pakistanaise (soit 24 % de la population). Ce grand programme de protection sociale a permis de réduire la pauvreté et de promouvoir l’inclusion sociale.
Pour le Mali, ces travaux d’échanges s’inscrivent dans un contexte marqué par le démarrage du dialogue social pour la définition et l’opérationnalisation de la mise à échelle du Registre Social Unifié (RSU) et du Socle National de Protection Sociale (SNPS), qui comprenant quatre garanties : la santé, l’enfant, les personnes adultes et les personnes âgées et vivants avec un handicap.
Pour le Commissariat à la Sécurité Alimentaire, le programme « Benazir » d’aide au revenu (BISP) créé en 2008 – qui cible des ménages vivant sous le seuil de pauvreté, fonctionne avec des transferts réguliers et des mesures d’accompagnement pour favoriser leur autonomisation – trouve son écho dans le Dispositif National de Sécurité Alimentaire du Mali, qui propose une diversification de ses approches en matière de réponses à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition par l’introduction des Transferts Monétaires en complément aux Distributions Alimentaires Gratuites (DAG) régulièrement consenties par le gouvernement du Mali et exécuté le CSA : les transferts monétaires peuvent accroître la sécurité alimentaire et la résilience aux chocs des personnes touchées par une crise humanitaire.
En tant qu’initiative pionnière en matière de protection sociale, le Programme Gouvernemental « Benazir » d’aide au revenu (BISP) constitue un modèle précieux pour les autres pays qui cherchent à lutter contre la pauvreté et la vulnérabilité au moyen d’interventions ciblées et de systèmes de soutien holistiques.
À l’issue des cinq journées de travail et de visite d’échanges, plusieurs recommandations ont été tirées par les équipes d’experts malien et des pays de l’AES pour relever certains des défis communs. Les plus notables sont :
- Utiliser l’identification des bénéficiaires avec registre socio-économique national (NSER) comme au Pakistan, pour cibler et allouer les ressources efficaces à ceux qui en ont le plus besoin ;
- Améliorer la sécurité alimentaire des ménages tout en appuyant l’autonomisation des femmes et leur rôle dans les communautés ;
- Anticiper, adapter et minimiser les impacts économique et nutritionnel sur les populations touchées par les crises sanitaires et les catastrophes naturelles (inondations, COVID-19…) en mettant en place une assistance nutritionnelle en nature et des transferts monétaires d’urgence pour les familles ciblées ;
- Mettre en place pour les populations des pays de l’AES et toute la zone du Sahel, un mécanisme d’aide immédiat de protection sociale.
En vue de mettre en œuvre ces recommandations, le ministre de la Santé et du Développement social et le ministre Commissaire à la Sécurité Alimentaire ont décidé d’organiser des réunions de restitution à l’attention des cadres et des équipes techniques, en collaboration avec les Partenaires Techniques et Financiers tels que le Programme Alimentaire Mondial au Mali dont l’objectif serait d’élaborer une feuille de route détaillée pour accélérer la mise en œuvre du Registre Social Unifié de (RSU) à court terme.
Source : Service Communication CSA.